Un incubateur d’entreprise est un organisme spécialisé dans l’accompagnement à la création d’entreprise. Il s’adresse essentiellement aux entrepreneurs qui possèdent des projets innovants. Mise à disposition d’un espace de travail approprié, mutualisation de services, mise en relation avec des experts… l’incubateur a pour vocation de permettre à un porteur de projet de réussir. Comment en intégrer un ?
Quels sont les apports d’un incubateur de start-up ?
Un incubateur d’entreprises accompagne les jeunes pousses durant leurs premières années, y compris dès leur création. Une étude a révélé que 90 % des start-ups font face à un échec au cours de leurs deux premières années. L’incubateur est chargé de les aider à passer ce cap en permettant aux entrepreneurs de bénéficier de :
- Moyens techniques et matériels ;
- Conseils et mentorat ;
- Formations ;
- Financements.
Dans le détail, intégrer un incubateur permet à une start-up d’accéder à un environnement favorable à son développement. Elle pourra notamment profiter de locaux à moindre coût et de services mutualisés. Grâce à l’incubateur, un porteur de projet aura aussi la possibilité d’échanger avec d’autres entrepreneurs et de se construire un réseau professionnel solide. De plus, il bénéficiera de conseils d’experts et pourra même se faire assister par un mentor, c’est-à-dire un entrepreneur chevronné évoluant dans le même secteur d’activité. Il lui sera également prodigué un accompagnement personnalisé sur différents plans (juridique, fiscal, etc.) ainsi que concernant la recherche de partenariats et de financement.
D’autre part, l’incubation procure des avantages personnels au créateur d’entreprise. En effet, le dispositif appelé CAPE (contrat d’appui au projet d’entreprise) est souvent déployé par les structures d’accompagnement. Il ouvre droit à une protection sociale, permettant notamment au porteur de projet :
- D’être rattaché au régime général de la Sécurité sociale sans être salarié ;
- De bénéficier d’une couverture s’il est victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ;
- De percevoir une assurance chômage.
Enfin, il convient de noter qu’il faut passer par une sélection rigoureuse pour être accepté dans un incubateur. Seule une poignée d’entreprises parvient à en intégrer un. Les jeunes pousses hébergées augmentent ainsi considérablement leur crédibilité, ce qui leur permet de trouver plus facilement des investisseurs et des partenaires, mais aussi des clients.
Quand intégrer un incubateur d’entreprises ?
La fin d’études est le moment idéal pour intégrer un incubateur. Il en va de même pour la reconversion professionnelle. En effet, les jeunes diplômés et les employés qui aspirent à une évolution de carrière ont de plus grandes chances d’être admis dans la structure d’accompagnement.
Le fait est que ces profils sont ceux qui sont les plus à même de répondre aux critères de sélection d’un incubateur. Les premiers peuvent mettre directement en pratique les acquis lors de leur parcours académique. Quant aux seconds, ils ont eu la possibilité de développer de solides compétences grâce à leur expérience professionnelle.
Quoi qu’il en soit, les autres profils d’entrepreneurs peuvent aussi tout à fait demander à rejoindre un incubateur, et ce, à tout moment. L’essentiel est de disposer d’idées innovantes. Si un projet est jugé pas suffisamment mature, son porteur sera invité à continuer à travailler dessus et à présenter une nouvelle demande ultérieurement.
Comment être incubé ?
Comme il a déjà été évoqué précédemment, l’intégration d’un incubateur s’effectue sur sélection. Les critères en la matière varient en fonction des structures d’accompagnement. Néanmoins, la démarche pour en rejoindre une se divise généralement en deux étapes. Comme avec une pépinière d’entreprises, il sera tout d’abord nécessaire de déposer un dossier de candidature qui fera l’objet d’une présélection. Ensuite, l’entrepreneur devra présenter son projet devant un jury.
Bien mûrir son projet avant de se présenter
Les places disponibles dans les incubateurs étant nettement moins nombreuses que les demandes, il est crucial de peaufiner son projet. Ce dernier doit notamment répondre à une problématique actuelle, l’innovation étant un critère majeur de sélection.
Par ailleurs, il est important de s’assurer de la cohérence de l’équipe composant l’entreprise. Il faut notamment que ses membres soient complémentaires et compétents, car la réussite dépend grandement d’eux. Si un porteur de projet se lance seul, il doit envisager la manière dont il rassemblera les compétences indispensables au développement de son entreprise.
En outre, il est primordial de connaître son marché. Nombre d’entrepreneurs ont fait l’erreur de ne pas définir le leur, ce qui a entraîné l’échec de leur projet d’entreprise.
Préparer son dossier de candidature avec soin
Les éléments constitutifs du dossier de candidature à fournir pour intégrer un incubateur sont renseignés sur le site de l’organisme en question. Ils varient selon les structures, mais le plus souvent, celles-ci exigent un business plan, une présentation du projet et des informations administratives.
Il convient d’accorder une attention particulière à la rédaction du plan d’affaires pour en assurer la pertinence. Si celui-ci doit être synthétique, il ne faut cependant pas qu’il fasse l’impasse sur les détails importants. À noter que ce document servira de référentiel aussi bien pour le porteur de projet que le comité de sélection. Sa lecture doit permettre de déterminer le marché dans lequel évolue l’entreprise et sa stratégie de développement. De ce fait, il est nécessaire que le business plan comprenne :
- Un résumé opérationnel. Occupant deux pages tout au plus, il doit fournir les éléments importants du projet à l’instar de l’activité de l’entreprise, de son marché et de son potentiel de rentabilité ;
- Une présentation de l’équipe. Il s’agit de renseigner les expériences et les compétences de chaque membre ainsi que ses motivations. Il faut savoir qu’une bonne équipe peut permettre l’admission dans un incubateur même si le projet présente des lacunes ;
- La particularité du projet. Dans cette partie, le problème identifié et la solution proposée pour le résoudre sont mis en avant. Il est ici nécessaire de souligner le caractère innovant du projet et ses points différenciants en deux phrases maximum :
- Un plan financier. Il consiste à définir les objectifs financiers et à anticiper les besoins de financement.
Il est conseillé de faire relire son business plan pour éviter les informations erronées.
Travaillez votre pitch encore et encore et encore
Lors de la présentation du projet devant un jury, un pitch commercial est de mise. En effet, il sera indispensable de capter l’intérêt du comité d’admission. Concrètement, l’entrepreneur devra expliquer de façon claire et enthousiaste son projet. Il aura aussi à décrire l’accompagnement dont il souhaite bénéficier. Les termes trop techniques devront être évités, car ils sont susceptibles de faire décrocher l’auditoire.
L’improvisation n’a pas sa place dans un pitch. Autrement dit, il est nécessaire de préparer la présentation. L’utilisation d’un diaporama est envisageable. Dans ce cas néanmoins, il faut privilégier la concision pour que le jury continue d’écouter. Le langage corporel doit aussi être travaillé. Il faut s’assurer d’adopter une posture droite et de maintenir le contact visuel. Les mains doivent également être utilisées pour s’exprimer et attirer l’attention. Il faut cependant faire attention à ne pas trop en faire. Quant au ton adopté, il doit être calme et naturel. Enfin, si plusieurs personnes interviennent dans le discours, il faut veiller à équilibrer leur temps de parole.
Il n’est pas rare que la recommandation ouvre les portes d’un incubateur à une jeune entreprise. De ce fait, il s’avère judicieux d’entrer en contact avec les porteurs de projet qui ont déjà été admis pour tisser des liens en vue de se faire recommander.
Image de couverture Par Rashad Ashur / Shutterstock