Propices aux spéculations, les Hedge Funds ont une mauvaise réputation auprès du grand public. Ils bénéficient effectivement d’une plus grande latitude par rapport aux fonds classiques, augmentant ainsi les risques de dérives. Toutefois, ces supports découragent surtout les particuliers en raison de mises minimales rédhibitoires et de frais particulièrement élevés.
Qu’est-ce qu’un Hedge Fund ?
L’autorité des marchés financiers (AMF) est le premier responsable de la régulation des dispositifs de type Hedge Fund en France. En effet, ces supports de placement sont considérés comme des fonds alternatifs. Il revient donc à cette institution de les répertorier et de les surveiller.
De plus, tout fonds créé au sein de l’UE a droit à un passeport européen selon les dernières directives en la matière. Ainsi, les Hedge Funds peuvent a priori être commercialisés sur l’ensemble de la zone économique. Seuls les organismes de référence changent en fonction du territoire considéré.
Toutefois, la gestion de ces investissements n’est pas aussi réglementée que les fonds traditionnels. D’ailleurs, les méthodes utilisées restent souvent à la discrétion des gestionnaires d’actifs, faute de législation contraignante. Ces fonds peuvent également être mis en place par des conseillers en placement.
Concrètement, les Hedges Funds se servent des capitaux des clients afin d’obtenir des plus-values sur les marchés financiers. Pour ce faire, ils ont recours à diverses stratégies de placement et de trading. Les investisseurs confient ainsi leur argent en vue de rendements potentiels. Ce service est proposé moyennant des frais de gestion et de performance.
À la base, le système de Hedge Fund permet de protéger les capitaux investis des fluctuations de la Bourse. Ce type de placement est en effet indépendant du cours des marchés. L’objectif est donc d’obtenir des performances optimales, malgré une tendance générale à la hausse ou à la baisse.
Entrepreneur : financer votre projet en passant par un Hedge Fund ?
Le Hedge Fund en France est encore un marché confidentiel, contrairement aux États-Unis. Ce concept est d’ailleurs apparu outre-Atlantique dans les années 1950. Il a été conçu par Alfred Winslow Jones dans le but de s’affranchir des tendances des marchés financiers.
Dans cette optique, le portefeuille comporte à la fois des positions vendeurs, acheteurs et sur marge. Cet effet de levier permet notamment d’augmenter les rendements potentiels. Toutefois, cette spécificité expose l’organisme de gestion à des risques non négligeables en cas de contreperformance.
Le cas LTCM (Long Term Capital Management) permet notamment de mesurer la portée du problème. Disparu en 1998, ce Hedge Fund bénéficiait d’une solide réputation sur le marché américain. Toutefois, ses dettes étaient devenues 25 fois plus élevées que le volume de ses capitaux propres avec un effet de levier de 1:25.
L’effondrement était donc inéluctable. D’ailleurs, cet exemple est souvent évoqué pour montrer le risque systémique lié à ce type de placements. Effectivement, une crise de liquidité est survenue au lendemain de la disparition de ce gestionnaire de fonds.
Quoi qu’il en soit, les entrepreneurs peuvent envisager cette solution pour financer leur projet. Cependant, les tickets d’entrée sont souvent très élevés, de l’ordre d’une dizaine, voire d’une centaine de milliers d’euros.
Ainsi, ce type d’investissement ne convient pas à toutes les structures, surtout durant la phase de démarrage. De plus, ces placements manquent de liquidité. Il est donc préférable d’envisager cette option seulement pour les projets sur le long terme. En effet, ces fonds ne seront pas disponibles de sitôt.
Un particulier peut-il investir dans un Hedge Fund en France ?
Le Hedge Fund en France n’est pas soumis à des règles strictes comme le fonds d’investissement numérique par exemple. Il est en effet considéré comme un dispositif alternatif. Les gestionnaires peuvent donc effectuer des placements sur tous les types de produits, y compris les plus risqués. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à miser sur les swaps, les options, les commodities et autres ventes à découvert.
Dans leurs pays d’origine, les particuliers n’ont pas accès à ce système, notamment à cause des droits d’entrée prohibitifs. Ainsi, les fonds viennent souvent d’investisseurs qualifiés en raison des risques associés. De ce fait, le gestionnaire d’actifs engage généralement son patrimoine personnel et les capitaux de ses collaborateurs.
Le concept est arrivé sur le marché français dans les années 1990. Depuis, ces fonds sont surveillés de près par l’AMF. Le régulateur cherche surtout à protéger les investisseurs non avertis de ces placements à haut risque. Pour ce faire, l’institution a plafonné le montant pouvant être investi par un particulier sur ce support.
Néanmoins, le grand public a théoriquement la possibilité de placer des capitaux dans ces fonds alternatifs. Les coûts sont, en revanche, peu attrayants dans la pratique. Les tickets d’entrées varient notamment entre 10 000 et 125 000 euros, selon le gérant. Ce dernier facture par ailleurs ses services à 2/20, c’est-à-dire 2 % de frais de gestion et 20 % de commission calculée sur le rendement.