Créer son entreprise n’est pas simple, le risque d’échec étant de plus réel. Pour mettre toutes les chances de son côté, il est nécessaire de solliciter un accompagnement. Les incubateurs d’entreprises en fournissent justement. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ces organismes.
Quel est le rôle d’un incubateur ?
L’incubateur d’entreprises est la plupart du temps associé aux startups. Tout comme la pépinière d’entreprises, il s’agit d’une structure d’accompagnement qui vient en aide à un porteur de projet lors des étapes clés de la création d’une société. Son rôle porte essentiellement sur la maturation d’un projet d’entreprise. Il consiste à assister un entrepreneur dans la mise en œuvre de ce dernier.
Généralement, un incubateur met à la disposition du créateur d’entreprise un hébergement incluant des bureaux et des salles de réunion. Souvent, des services mutualisés (eau, électricité, téléphone, Internet, etc.) sont aussi proposés. En plus d’offrir aux porteurs de projet un espace de travail présentant de multiples avantages, cette solution les protège de l’isolement qui s’avère nocif pour le développement d’une entreprise.
Par ailleurs, les entrepreneurs trouveront un accompagnement personnalisé dans un incubateur. En effet, leur projet de création d’entreprise sera suivi et structuré par une équipe d’incubation. Ils pourront aussi suivre des formations et profiter d’un coaching leur permettant d’acquérir des compétences qui faciliteront l’atteinte de leurs objectifs.
Enfin, un incubateur permet aux nouvelles entreprises de bénéficier d’un réseau qui contribuera grandement à faire avancer leur projet, mais qui ne leur aurait pas été forcément accessible toutes seules. Concrètement, les entrepreneurs pourront être mis en relation avec de potentiels investisseurs ainsi que des avocats, des experts-comptables, des spécialistes en marketing, etc. Ils auront aussi la possibilité d’effectuer un premier test sur un marché.
Comment fonctionne un incubateur d’entreprise ?
Un incubateur d’entreprises fournit un accompagnement sur le moyen terme. Son intervention couvre trois grandes périodes. La préincubation représente la première phase. Elle dure environ 6 mois. Au cours de celle-ci, l’idée d’entreprise est éprouvée. Après avoir évalué la viabilité du projet, la stratégie à adopter pour le concrétiser sera déterminée. C’est durant cette étape que le business plan est fignolé.
Vient ensuite la phase d’incubation proprement dite. Elle s’étend généralement de 1 à 2 ans. Sa durée dépend du type, des caractéristiques et des besoins spécifiques des entreprises accompagnées. Au cours de cette période, l’entrepreneur reçoit les conseils et le soutien qui lui permettront de mener à bien son projet. C’est aussi durant cette étape qu’il apprend à faire croître son activité et à acquérir de l’autonomie.
Lorsque l’entreprise parvient à un certain degré de maturité, elle devra continuer à se développer en dehors de l’incubateur. Cependant, l’entrepreneur bénéficiera encore de conseils et d’un soutien pour qu’il puisse poursuivre seul dans les meilleures conditions possibles. Il s’agit de la phase post-incubation qui dure la plupart du temps 6 mois à 1 an. Dans ce cas également, la durée est fonction des besoins de l’entreprise.
Comment sont financés les incubateurs ?
La source de financement d’un incubateur d’entreprises dépend essentiellement de son type :
- Les incubateurs publics, destinés au plus grand nombre, ont recours à l’autofinancement ou reçoivent des subventions de la part de l’État ;
- Les incubateurs de collectivités locales sont financés par le territoire auquel ils sont rattachés ;
- Les incubateurs privés sont financés par des entreprises ou des investisseurs ;
- Les incubateurs d’écoles, s’adressant aux jeunes diplômés et aux étudiants qui veulent créer une entreprise, sont financés par un établissement d’enseignement supérieur ;
- Les incubateurs de grandes entreprises sont financés par les grands groupes qui les mettent en place dans une logique d’innovation ouverte.
La facturation des prestations proposées constitue un autre moyen de financement pour un incubateur. En effet, certains organismes font payer en partie ou en totalité les services dont bénéficient les entreprises hébergées. Enfin, d’autres optent pour la prise de participation. Concrètement, ils achètent les titres émis par les sociétés incubées, en devenant ainsi associés ou actionnaires.
Qui peut intégrer un incubateur ?
N’importe quelle entreprise ne peut pas intégrer un incubateur. Cette structure accompagne surtout la création d’entreprises innovantes. De ce fait, elle s’ouvre notamment aux structures évoluant dans le numérique, les nouvelles technologies, la biotech ou encore la robotique.
Pour pouvoir rejoindre un incubateur d’entreprises, il est indispensable de présenter un projet innovant. Dans la pratique, il faut que celui-ci se rapporte à une problématique actuelle. Si le processus d’admission varie d’un incubateur à l’autre, les candidats doivent systématiquement remplir un formulaire de demande. Par ailleurs, ils sont tenus de déposer un dossier de candidature qui fera l’objet d’une analyse minutieuse. Celui-ci doit comporter au moins :
- Un plan d’affaires ;
- Une étude de marché ;
- La matérialisation de l’idée en produit ou en service ;
- La stratégie de mise en œuvre du projet.
Il est essentiel de bien préparer ce dossier. En effet, il reflète la viabilité de l’idée d’entreprise et la capacité du porteur de projet à la réaliser. S’il est retenu, l’entrepreneur devra encore passer devant un comité de sélection. Celui-ci est généralement composé de responsables de la structure d’accompagnement et d’experts en matière de création d’entreprise. Face à ce jury, le candidat devra démontrer la faisabilité de son projet. La rencontre débutera par un pitch qu’il faudra impérativement soigner. La présentation du projet sera suivie d’un entretien. Il est recommandé de répondre de manière synthétique aux questions qui seront posées.
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