Depuis des décennies, le marketing régit la vie d’une écrasante majorité des acteurs économiques. Pour devenir une éminence grise de ce domaine si particulier, de nombreux spécialistes estiment que certains prérequis sont nécessaires.
Il serait par exemple obligatoire de passer par une école spécialisée afin de bénéficier d’un enseignement ancestral et de l’apport des professeurs les plus côtés du secteur. À défaut de pouvoir intégrer HEC, l’INSEAD ou Harvard, vous devriez obligatoirement vous former en ligne au travers de module marketing ou acheter les livres les plus vendus pour parfaire votre savoir. Sans ça, impossible de comprendre les mécaniques de cette matière qui veut analyser les besoins des consommateurs et les moyens d’action pour les influencer. Pourtant derrière cette définition sommaire, tout laisse à penser que la théorie n’est peut-être pas le maître mot et que l’expérience pourrait être la voie à privilégier.
Au poker comme dans la vie, l’expérience peut par moment primer sur le savoir
Ce genre de réflexion un peu cliché existe également pour d’autres domaines. Prenons l’exemple du poker, qu’il soit joué en ligne ou à une table réelle. On vous conseillera toujours de prendre le temps de vous former avant de commencer à jouer au Texas Hold’em ou au Stud. On vous conseillera de lire Super/System de Doyle Brunson pour commencer, avant d’entamer des ouvrages liés à la probabilité des jeux de cartes ou à la personnalité des joueurs. Puis ce sera le moment de visionner intensivement les parties live des meilleurs professionnels de la planète afin d’observer leurs comportements, leurs bluffs, la façon dont ils lisent leurs adversaires…
Mais vivre ces situations directement pour imprimer intérieurement tous ces enseignements ne serait pas tout aussi productif ? C’est l’éternel débat des connaissances contre l’expérience qui se rejoue sans cesse. Il n’existe pas de réponse toute faite, dans certains domaines comme le monde des sports, on se concentrera sur une répétition pratique et non pas sur un savoir théorique. Dans d’autres secteurs, ce sera tout simplement l’inverse et l’intelligence situationnelle sera mise au second plan.
Cependant, ne croyez pas que nous pensons qu’un seul de ces aspects est nécessaire pour réussir. Se former au marketing digital par exemple passe évidemment par des cours théoriques qui ne sauraient être remplacés par l’expérience du terrain ou du milieu professionnel sans quoi vous ne pourrez pas vraiment comprendre les enjeux et certains aspects techniques.
SWOT, psychologie, gestion des émotions… Les leçons marketing du poker
Nous vous parlions de poker en préambule avec une petite idée derrière la tête : celle de vous montrer que certaines expériences pratiques qui pourraient paraître éloignées du marketing sont finalement assez formatrices sur cette matière. L’école de la vie en quelque sorte.
Prenons tout d’abord l’un des premiers enseignements dispensés dans toutes les écoles les plus renommées dans le monde, le fameux SWOT. Cette matrice est un exercice que tout joueur de poker réalise avant chaque main. Il doit ainsi analyser ses forces (représentées par ses cartes, son nombre de jetons et sa position à la table), ses opportunités (les probabilités des cartes qui pourraient entrer en jeu), les menaces (le jeu des autres adversaires) et ses faiblesses (comportement face à un autre joueur). Ce type d’exercice permet de rationaliser sa prise de décision en se basant sur des éléments factuels plutôt que sur le volet émotionnel. Le faire dans des conditions réelles est plus que formateur.
En effet, si dans la vie beaucoup trop de gens réagissent impulsivement, ce n’est évidemment pas recommandé dans le monde du marketing. Tout doit être réfléchi, pesé, analysé, voire soumis à un test auprès de ses cibles. Le poker vous met dans une situation où cette phase ne dure pas quelques mois, mais seulement une à deux minutes maximums. Une excellente façon de vous apprendre à la dure à gérer vos émotions, à prendre les bonnes décisions rapidement et à vous concentrer sur l’essentiel.
Parlons également d’un des aspects les plus importants qui lie le poker au marketing : la psychologie. Si les capacités mathématiques sont évidemment toujours aussi importantes notamment au poker fermé, ce qui fera passer du stade de bon joueur à celui de pro est lié à la compréhension des comportements et des processus mentaux de ses adversaires ou de soi-même. En jouant souvent à une table de poker, on va se mettre en écoute des autres, les observer et déceler des routines, une façon de parler, des tics, un stress éventuel lors d’un bluff…qui nous aideront grandement lors de notre prise de décision.
Pour être un marketeur efficace, être à l’écoute et comprendre le consommateur fait partie des qualités indispensables. Pour cela, il faut sans cesse se confronter à l’avis des gens que ce soit au travers d’un panel de clients ou dans des situations plus tendues comme une partie de poker. Ce genre de mise en pratique qui pourrait paraître rude est pleine d’enseignements et chaque joueur réalise finalement une sorte d’étude de marché de ses adversaires.
D’autres enseignements du poker sont également liés à cette discipline mercatique. La gestion d’un budget (les jetons), la prise de décision rapide lors d’une crise (quelques secondes pour aller à tapis), l’analyse de ses performances via des indicateurs clés ou encore le fait de faire des alliances (pour lutter contre le leader de la table et s’éviter entre faibles). Certaines grandes écoles de commerce françaises comme Grenoble École de Management l’a compris et met en place des programmes innovants sur la gestion de risque au travers du poker.
Le poker est une véritable école de la vie, qui pourra vous permettre d’accélérer votre formation marketing par des expériences humaines en temps réel. Quand on voit le nombre d’anciens joueurs professionnels reconvertis comme consultant marketing ou comme ponte de la finance aujourd’hui, on ne peut plus vraiment en douter.